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Le légendaire compositeur et pianiste Abdullah Ibrahim annonce la sortie de son nouvel album '3' via Gearbox records. Tiré de son concert à guichets fermés de l'été 2023 au Barbican centre de Londres, le nouvel album '3' s'inscrit dans la continuité et s'étend sur deux performances - la première est enregistrée sans public avant le concert, directement en analogique sur un magnétophone scully 1', qui avait été utilisé par Elvis dans les célèbres sun studios de Memphis. Le second enregistrement est tiré de la soirée elle-même, Ibrahim se produisant avec un trio unique comprenant Cleave Guyton (flûte, piccolo, saxophone) qui a joué aux côtés d'artistes tels qu'Aretha Franklin, Dizzy Gillespie et Joe Henderson, ainsi que le bassiste et le violoncelliste Noah Jackson, tous deux membres d'Ekaya et présents sur l'album de jazz d'Ibrahim 'The balance', classé dans le top 3 du billboard. L'enregistrement comprend un certain nombre de nouveaux morceaux spéciaux et d'arrangements émouvants influencés par la musique de l'éducation d'Ibrahim (gospel et jive, jazz américain et musique classique, sacrée et séculaire), ainsi que des arrangements de morceaux de ses amis et héros tels que Duke Ellington et John Coltrane, le tout entrelacé par son style de jeu fluide et exubérant. L'enregistrement comprend également des performances vocales envoûtantes d'Ibrahim, qui créent un moment fort et saisissant avec des chansons déchirantes sur la douleur de l'esclavage, chantées à la fois dans une langue indigène et en anglais.

Les morceaux qui composent cet album - dont deux sont basÂes sur des mÂelodies armÂeniennes - ont ÂetÂe Âecrits au cours des quatre derniÁeres annÂees. De nombreux titres incluent du chant avec un mÂelange de plusieurs prises de voix empilÂees. Comme pour la plupart de ses compositions, Hamasyan cite un large Âeventail d'influences, de la danse baroque au hip hop, avec des pÂedales connectÂees Áa un synthÂetiseur sur quelques pistes tandis que les sons de son pays natal sont Âegalement prÂesents, comme toujours.

AprÁes deux albums, Funambule et Le sec et la lune, saluÂes par la critique dans un univers jazz et musique de chambre, FranÐcois Poitou change totalement de direction artistique. Il monte un nouveau projet : intÂegrer une rappeuse, Pumpkin, au sein d'un quartet jazz sans harmonie (sax, trompette, contrebasse et batterie). Dans un style jazz trÁes contemporain, 12 compositions sont Âecrites pour l'occasion, l'idÂee n'Âetant pas de mÂelanger jazz et hiphop mais bien d'intÂegrer le rap dans des morceaux de jazz moderne. A la maniÁere d'Ambrose Akimusire mais dans un style plus organique et un rap trÁes 90's, la voix est vue comme faisant partie des instruments, les interventions rappÂees sont des solos au mÃeme titre que ceux du sax ou de la trompette.

Quatre ans après l'acclamé Nuova Napoli, le groupe italien revient en tant que Nu Genea mais avec toujours le même groove funky qui a fait leur succès. Comme son titre l'indique, ce disque est plus ouvert sur d'autres cultures méditéranéennes, notamment nord africaines, le folk mais aussi le disco parfois. Mention spéciale pour cette magnifique pochette qui colle parfaitement à l'ambiance sonore !

Après avoir dévoilé quatre titres totalement inédits en 2018, Norah Jones les regroupe ici au sein de ce EP sur lequel elle propose aussi trois titres inédits.

... ou comment rÂesumer en quelques mots l'incroyable et terrible aventure vÂecue par Martin Nathan et son fidÁele compagnon Samuel Clayton Jr, partis en JamaÈique en mars 2020, pour une collaboration avec le lÂegendaire Big Youth. Le contexte d'un premier lockdown mondial inÂedit ne leur laissera que peu de temps pour effectuer des prises avec le cÂelÁebre DJ, avant qu'ils ne contractent tout deux le virus... Martin Nathan aura la chance de pouvoir rentrer en France. Samuel Clayton Jr, lui, ne rentrera pas, emportÂe par la maladie Áa Kingston. La volontÂe de fer du producteur, ÂepaulÂe par son label Jarring Effects et le producteur jamaÈicain Stephen Stewart, permettra tout de mÃeme Áa ce projet d'aboutir.

Il fallait oser intituler son nouvel album Body and Soul et l'ouvrir par une relecture de ce standard plaqué or. Difficile de s'extraire des innombrables versions du chef-d'oeuvre composé par Johnny Green en 1930 mais Baptiste Trotignon est une telle épée que sa proposition, comme les neuf autres thèmes qui suivent, offre 52 minutes de pure grâce pianistique. Seul face à son instrument, Trotignon, qui a copieusement oeuvré ces dernières années dans le domaine de la composition classique et contemporaine, revient ici aux racines de son art. Du 100 % jazz revendiqué, sans colorant ni édulcorant, qui font de ce disque paru sur le label Paradis Improvisé un périple multicolore savoureux tout au long duquel son jeu est simplement éblouissant. Aucune réinvention de la roue ici - ce n'est pas vraiment le but du jeu - mais plus sobrement, presque sensuellement, l'envie de nager dans une mer infinie d'improvisation. Et que ça virevolte (Passport) ou que ça caresse (You Go to My Head), chaque seconde est essentielle.

Sens de la mélodie et poésie sonore, pas question de s'enfermer ici dans une case trop restrictive.

Qui ne connaÃit pas les frÁeres Belmondo ? StÂephane, le trompettiste, hÂeritier flamboyant de Chet Baker et Freddie Hubbard, l'un des grands lyriques de son instrument les plus estimÂes de ce cÃotÂe-ci de l'Atlantique. Lionel, le saxophoniste qui a fait se rencontrer les musiques de Lili Boulanger et Yusef Lateef, qui a rÂeuni l'esprit coltranien avec les traditions liturgiques franÐcaises et portÂe la flamme du jazz au coeur de l'univers classique. Dix ans aprÁes leur dernier album commun, Lionel et StÂephane Belmondo cÂelÁebrent leurs retrouvailles et la reformation de leur mythique quintet. A la tÃete d'un groupe en forme de all-stars avec Eric Legnini au piano, la fratrie la plus fameuse du jazz hexagonal cÂelÁebre ses maitres Áa penser et fait la synthÁese d'un quart de siÁecle d'aventures musicales, habitÂee par une mÂemoire sans faille et une force spirituelle intacte.

Armé d'une créativité sans limite et d'une solide éthique professionnelle, le rappeur américain Action Bronson s'appuie presque uniquement sur son approche intuitive du rap dans Cocodrillo Turbo, son 7e album. Cet ancien chef cuisinier renommé, proche collaborateur d'Alchemist, nous propose une plongée dans les profondeurs psychédéliques de la culture US avec une série de vignettes aussi déjantées que réfléchies racontées à la manière d'un sociologue sous acide !

Le quartet comme un idéal complet, porté par une écriture personnelle et un jeu résolument collectif, deux idées premières proposées à nouveau à un monde post-pandémique, ses incertitudes, ses violences, et malgré tout peut-être aussi ses promesses. Lhistoire démarrait en effet lors des tout premiers moments de liberté retrouvée qui suivaient le premier confinement, où pierre de bethmann et antoine paganoo se redécouvraient en voisins au fil de multiples sessions en duo. Elle se poursuivait avec un sentiment dévidence en associant simon tailleu, pilier du medium ensemble, et david el malek, rencontre majeure des années ilium, dont le jeu de saxophone ténor sest désormais établi comme lune des plus fortes voix du jazz européen contemporain. Le groupe ainsi constitué, fort de quelques concerts origiaux, en ligne puis en vrai à aix en provence (Petit duc) et à paris (Sunside), puis encore ailleurs, aléa proposait en juin dernier la réédition de lalbum go, paru inigalement en 2012 sur le label plus loin, comme prélude dun projet à nouveau centré sur un travail de composition au service dune petite formation. Et ce même élan menait les quatre musiciens au studio ferber en février 2023, pour une nouvelle étape vécue comme un moment de grâce, deux jours denregistrement produisant deux albums, le premier étant présenté ici. Un répertoire entièrement nouveau donc, fait de formes plus ou moins attendues, de lignes mélodiques plus ou moins domptables, dharmonies et de rythmes plus ou moins complexes... pour jouer, encore et encore. Simple credo de quatre artistes unis par lamour dune culture désormais centenaire autant que par la foi en un futur possible, ensemble avant tout. Peut-être aussi pour moquer un peu nos épuisements post-modernes, et continuer à croire en une musique à partager, qui célèbre dautant mieux le mystère de lexistence quelle sait aussi en panser quelques plaies.